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Fiche d’information sur le Clostridium difficile (C. difficile)
Aperçu
Le Clostridium difficile (C. difficile) est une bactérie produisant des spores, potentiellement mortelle, qui cause
des maladies intestinales. Le risque de contracter une infection au C. difficile augmente avec l’âge, les
traitements antibiotiques et la durée d’un séjour à l’hôpital ou dans un centre d’hébergement et de soins de
longue durée, où de nombreux cas peuvent déclencher des éclosions d’infections. Tandis qu’on assiste au déclin
de la plupart des types d’infections nosocomiales (HAI), le C. difficile apparaît comme une des causes principales
de HAI potentiellement mortelles dans le monde.1, 2
Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention [CDC]),
environ 500 000 Américains contractent chaque année une infection au C. difficile3 et 14 000 décès au moins
sont attribués au C. difficile.1 À l’échelle mondiale, une augmentation de l’incidence et de la gravité des
infections au C. difficile (CDI) a été signalée dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie, probablement due à
l’émergence de souches hyper-virulentes.4 Entre 2000 et 2007, les décès liés au C. difficile ont augmenté de
400 pour cent.5 En raison de l’émergence de souches de C. difficile qui sont compliquées à gérer (par exemple
BI/NAP1/027), cette infection est devenue plus fréquente, plus grave et plus difficile à traiter au cours des
dernières années, ce qui soulève des inquiétudes quant à la façon de contrôler et de prévenir la transmission de
la maladie.2
Cause
Les patients infectés qui dégagent des spores dans l’environnement pouvant contaminer d’autres personnes
représentent une importante cause de C. difficile. Lorsque les antibiotiques perturbent la flore intestinale
normale et que la personne a ingéré des spores de C. difficile, les bactéries de C. difficile se multiplient et
dégagent des toxines puissantes qui peuvent endommager la paroi intestinale et causer une infection au
C. difficile.6 La susceptibilité à l’infection augmente en général avec l’âge.5
Facteurs de risque
Les symptômes du C. difficile se manifestent généralement chez les patients hospitalisés (25 %) et chez les
personnes qui ont récemment été traitées dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée, un
cabinet de médecin ou une clinique (75 %).5
 Risque élevé : les personnes âgées dans des hôpitaux ou des établissements de soins de longue durée
qui prennent des antibiotiques à large spectre; il y a une corrélation entre l’âge avancé et la gravité de la
maladie, les probabilités de rechute et les décès liés au C. difficile.2
 Facteurs liés à l’âge : près de la moitié des infections sont contractées par des personnes âgées de
moins de 65 ans; plus de 90 % des décès liés au C. difficile surviennent chez des personnes âgées de plus
de 65 ans.5
 Facteurs associés : exposition aux antibiotiques, inhibiteurs de la pompe à protons,
manœuvres/interventions gastro-intestinales, grave maladie sous-jacente et/ou affections
compromettant l’immunité.2
Manifestation des symptômes et impact sur les patients
Les toxines du C. difficile provoquent une maladie gastro-intestinale pouvant entraîner le décès chez 8 à 15 pour
cent environ des patients.7
 Symptômes : de la diarrhée légère à la colite pseudomembraneuse potentiellement mortelle, en passant
souvent par la déshydratation, les douleurs abdominales et les spasmes.2
 Complications : la paralysie du côlon et le mégacôlon toxique, une maladie létale.2

Taux de rechute : 20 à 30 % des patients connaissent des rechutes de CDI, ce qui se traduit par de
nouvelles hospitalisations et des séjours à l’hôpital de plus longue durée.8
Coûts connexes
 Les données combinées des États-Unis et de l’Union européenne (UE) indiquent que les systèmes de
santé dépensent plus de 7 milliards $ en soins de courte durée pour les cas de C. difficile.
o Répartition régionale : États-Unis (4,8 milliards $)9, UE (3 milliards €)10
 Ces coûts devraient pratiquement doubler d’ici une quarantaine d’années. 10
 Les estimations des coûts de l’infection vont de 10 000 £ par cas au Royaume-Uni à 12 000 $ par cas aux
États-Unis.2,11
 En moyenne, les patients atteints de C. difficile aux États-Unis passent trois12 à six13 jours de plus à
l’hôpital. En Europe, l’infection au C. difficile peut prolonger l’hospitalisation de 13 jours (Espagne) à
30 jours (Royaume-Uni).14
Traitements actuels
 Il est extrêmement difficile d’éliminer totalement les spores de C. difficile, car elles peuvent survivre au
nettoyage courant de l’environnement à l’aide de détergents ainsi qu’à la désinfection des mains avec
des gels à base d’alcool.2
 Le C. difficile peut être traité par une utilisation appropriée d’antibiotiques (environ 10 jours).2
 La transplantation de microbiotes fécaux (FMT) est utilisée comme modalité de traitement pour les
patients souffrant d’infections au C. difficile graves et récurrentes, car elle a le potentiel de restaurer les
bactéries naturelles du côlon.3
 Dans certains cas, il peut être nécessaire d’enlever le côlon si le risque de perforation intestinale
s’accroît, compte tenu du taux de mortalité élevé lié aux ruptures du côlon.2
Méthodes actuelles de prévention
Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin ou antibiotique indiqué pour la prévention du C. difficile qui soit
approuvé sur le marché.
1
Centres de contrôle et de prévention des maladies. Infection au Clostridium difficile. Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for
Disease Control and Prevention). http://www.cdc.gov/hai/organisms/cdiff/cdiff_infect.html. Dernière mise à jour, le 1er mars 2013. Consulté le 20 mai
2013.
2
Centres de contrôle et de prévention des maladies. Foire aux questions sur le Clostridium difficile à l’attention des professionnels de la santé. Centres de
contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention). http://www.cdc.gov/HAI/organisms/cdiff/Cdiff_faqs_HCP.html.
Dernière mise à jour, le 6 mars 2013. Consulté le 20 mai 2013.
3
Rohlke F et Stollman N. Fecal microbiota transplantation in relapsing Clostridium difficile infection. Therap Adv Gastroenterol. 2012 Novembre; 5(6): 403–
420. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3491681/#bibr37-1756283X12453637. Consulté le 20 mai 2013.
4
Jones AM, Kuijper EJ et Wilcox MH. Clostridium difficile: A European perspective. Journal of Infection 2013; 66(2): 115-128.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0163445312003052. Consulté le 20 mai 2013.
5
Centres de contrôle et de prévention des maladies. Accroître la sécurité des soins de santé : mettre fin aux infections au C. difficile. (Making Health Care
Safer: Stopping C. difficile Infections). Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention).
http://www.cdc.gov/VitalSigns/HAI/index.html. Dernière mise à jour, le 21 août 2012. Consulté le 21 mars 2013.
6
Delmee M et Warny M. (1995). Clostridium difficile colitis: recent therapeutical and immunologicalconsiderations. Acta Gastroenterol Belg, 58 (3-4),
p.313-317.
7
Mitchell BG et Gardner A. (2012) Mortality and Clostridium difficile infection: a review. Revue de l’Aric.
8
Garey KW, et al. (2008) Meta-analysis to assess risk factors for recurrent Clostridium difficile infection. Journal Hospital Infection,70, p. 298-304.
9
Dubberke ER et Olsen MA. Burden of Clostridium Difficile on the Healthcare System. Clinical Infectious Diseases 55, no. suppl 2 (2012): S88–S92.
doi:10.1093/cid/cis335.
10
Données de base sur le Clostridium difficile dans l’Union européenne. Consulté le 20 mai 2013.
http://www.ecdc.europa.eu/EN/HEALTHTOPICS/CLOSTRIDIUM_DIFFICILE_INFECTION/BASIC_FACTS/Pages/basic_facts.aspx
11
O’Brien J, et al. (2007) The Emerging Infectious Challenge of Clostridium difficile-Associated Disease in Massachusetts Hospitals: Clinical and Economic
Consequences. Infect Control and Hospital Epidemiology, 28 (11).
12
Dubberke ER, Butler AM, Reske KA, et al. Attributable outcomes of endemic Clostridium difficile-associated disease in nonsurgical patients. Emerg Infect
Dis. 2008b; 14(7):1031-8.
13
Zilberberg MD, Nathanson BH, Sadigov S, et al. Epidemiology and outcomes of clostridium difficile-associated disease among patients on prolonged
acute mechanical ventilation. Chest. 2009 Sep;136(3):752-8.
14
Eckmann, et al. (2013) Increased hospital length of stay attributable to Clostridium difficile infection in patients with four co-morbidities: an analysis of
hospital episode statistics in four European countries. Manuscrit soumis au European Journal of Health Economics.